Le massacre de Pont-Sondé montre le vrai visage des autorités

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Le massacre de Pont-Sondé, qui a fait plus de 70 morts, met en exergue l’inefficacité des autorités haïtiennes face à la violence des gangs, notamment le gang Gran Grif.

Ce dernier a attaqué la ville avec des armes automatiques, laissant des victimes parmi les plus vulnérables, y compris des femmes et des enfants.

Les critiques soulignent que cette tragédie révèle un laisser-faire politique, où les gangs semblent agir en toute impunité, illustrant un État qui abandonne ses citoyens à leur sort.

Cette mise à mort qui vise à saper la résistance de la population de Pont-Sondé et, dans une plus large mesure, de St Marc, s’inscrit dans cette dynamique d’attribution de droit de tuer à certains groupes dans cet état d’exception qui s‘est installé en Haïti depuis plusieurs décennies. Comme l’explique Michel Foucault dans sa réflexion sur le biopouvoir, il y a une distinction nette depuis quelques temps qui a été faite, entre ceux qui doivent mourir et ceux qui doivent vivre. Et cette distinction s’est opérée dans l’espace haïtien, sur des critères spécifiquement économiques.

Certains groupes sont quasiment considérés comme inessentiels par l’État qui, au regard du déroulement des faits, affiche une inhumanité effarante face à la mort de ces gens de la classe paysanne figurant parmi les plus pauvres du pays. C’est comme si les autorités entérinaient cette mise à mort comme un transfert des fonctions meurtrières de l’État à ces groupes terroristes qui trouvent terrain fertile à leurs exactions dans cette impunité sélective.

Cet énième massacre offre donc un regard nouveau sur la situation globale de la population haïtienne, en particulier, les plus vulnérables délaissés par l’État.

En effet, la réouverture des classes dans des communes totalement contrôlées par les gangs armés, est annonciatrice de jours encore plus sombres.

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